Voisin, billet d’humeur de D. Guines, « je connais un endroit… », Locus Solus, une résidence co-conçue avec les locataires. Oui, c’est possible !

© David Pradel

« Qu’est ce qui fait que nous arrivons à vivre avec les autres ? Notre esprit grégaire ? Notre peur de la solitude ? Ensemble on n’est plus fort ? Un peu de tout cela.« 

Vivre en bon voisinage relève d’une alchimie subtile où entrent en compte beaucoup de choses, la gentillesse, la compréhension, l’écoute et l’acceptation de l’autre, et mille et une choses qui rendent ce là possible. Le bleu d’un ciel, le rire d’un enfant, le parfum d’une fleur, le sourire d’une personne, contribuent à nous faire accepter la vie avec les autres. Je connais un endroit, où les gens ont décidé de faire l’expérience de partager des moments de leurs vies, non ce ne sont pas des babas de retour de Katmandou, encore moins une secte, adoratrice de je ne sais quoi, ni des excentriques. Tout simplement des voisins-voisines qui pensent que se retrouver autour d’un projet commun donne plus de sens à leur vie.

Un jardin, une rencontre, une poule, des abeilles suffisent à les rendre heureux, sereins. Bien sûr il y a des orages dans ce petit monde, autrement cela n’existerait pas, bien sûr qu’il y a des désaccords sinon ce ne serait qu’une utopie, et le plus remarquable c’est que la vision partagée en commun ait pu devenir une réalité. Voici des locataires d’un immeuble collectif, qui prennent en charge l’organisation de leur habitat, aussi bien privé que commun, afin de mieux vivre leur quotidien. Ce sont des chanceux, car ils font pousser des légumes sur leurs jardins babyloniens, un assemblage minéral et végétal, mêlant les fleurs et les arbres fruitiers à la dureté du métal et à la froideur du béton. Ces habitants sont résolument tournés vers les autres, acceptant de partager une partie de leur temps avec son voisin, sa voisine, parlant de tout et de rien, ou ne parlant pas, profitant simplement d’une présence amicale. Ces gens ont décidé que le partage, l’échange, la connaissance des autres devaient faire partie de leur vie.

Moi, ces personnes je les connais bien, certaines sont des amies, d’autres des connaissances, elles ont toutes en commun d’avoir choisi de vivre une belle expérience, de pas pas se laisser enfermer dans l’égoïsme, l’isolement, de se refermer sur soi, bien au contraire cela apporte du contentement, de la joie, du bien être car elle partage un objectif commun : rendre le quotidien agréable.

Bien, j’entends qu’on m’appelle pour jardiner, salut et à la prochaine!

[Billet diffusé en avril à la radio du Grand-Parc]