Cirque Romanès, Bègles, 2006.

Un constat aimable.

Au début on aurait dit un groupe de gens qui essaient de monter un meuble Ikea géant avec la notice à l’envers. Evidemment ça a pris du temps. D’autant que la notice avait été égarée depuis longtemps.

Au bout d’une semaine où la chose était passée par tous les stades improbables du montage, le bandeau « Cirque Romanès » était porté au sommet. Pas hissé, pas jeté; non, porté façon alpiniste au sommet de l’Anapurna.

Et puis des caravanes sont arrivées. Avec la chèvre.

Ça en serait surement resté à un face à face de bon voisinage – car ce sont de bons voisins – nous, derrière notre baie vitrée, eux, avec leur campement façon attaque de Fort Alamo.

Un jour, un camion au cours d’une manœuvre a malencontreusement bousculé la voiture du client qui était à l’agence.

Si vous avez lu « un peuple de promeneurs », eh bien nous y étions. Alexandre Bouglione avec chapeau et cape entra dans le bureau. On aurait presque pu s’attendre à un tour de piste mais vue la taille du local, c’était compromis.

Ce fût le constat le plus poétique de l’histoire des constats. Tellement poétique qu’il le signa… en blanc. Et en nous offrant trois places pour la représentation du soir. Et c’est ainsi que nous passâmes quelques mois de vie commune, à quelques mètres.

Quand on vous dit que ce sont de bons voisins. Eux.

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/121015/plus-de-12-000-signataires-pour-soutenir-le-cirque-tzigane-romanes